(2) Bienvenue chez les ch'tis. Que pensez vous de cet article ? Je n'ai changé que le mot "rom" en "juif" et me suis amusée avec les noms -déjà rigolos- des personnages de cette tragédie.
Lien avec l'historique du samudaripen (la shoah des rroms)
(Les 4 articles sur Cysoing ayant été réunis en un seul, celui-ci est l'un d'entre eux comme tous ceux marqués 2, il est donc normal qu'il soit doublé.)
Les bons, les ciconnais pur jus, enfin 250 spécimens..
Les profiteurs venus d'ailleurs !
(Pour ceux qui seraient un peu durs de comprenette, c'est du second degré)
En remplaçant "rrom" par "juif" (lien avec l'article originel) voilà ce que ça donne.. Notez qu'il y en a un sur un forum (lien) qui fait plus fort encore que "Dubéton" de "Cycon" [4000 âmes, 300 têtes de pipes/km² ça ne se bouscule pas dans les champs].. je cite en respectant orthographe et syntaxe: "ben voila ça commence bien, c'est comme si on veut imposer une déchêterie* dans un petit village."
___________________________________
"300 personnes se sont rassemblées samedi devant la Préfecture du Nord pour protester contre l'éventuelle implantation sur la commune de Cycon de Juifs évacués en août de la banlieue Gilloise [..] Elus et riverains [..] se sont regroupés derrière une banderole proclamant "Non à l'installation de Juifs à Cycon" et ont brandi des pancartes disant "Non aux camps de Juifs à la campagne".
"J'ai choisi Cycon pour la tranquillité […] il faut arrêter de se lancer la patate chaude* au niveau local et régional. Le problème des Juifs se règlera au niveau national et européen" a déclaré Riri, un riverain venu en famille. "Je veux la paix sociale dans ma commune" a expliqué Monsieur Dubéton, Maire sans étiquette de Cycon, qui craint "des troubles à l'ordre public s'il y a une arrivée massive de Juifs". "Le préfet veut implanter une centaine de Juifs sur un terrain, [d’après ce qu’en dit son propriétaire..] pollué, sans eau, sanitaire ni électricité"… Après une rencontre vendredi avec le préfet, ce dernier "ne nous a pas donné de délai (...) Nous allons maintenir la pression pour qu'on nous écoute. Si on n'a pas de réponse lundi, je convoquerai un conseil municipal extraordinaire en urgence dès jeudi et ensuite nous mènerons des actions coups de poing.." a promis Monsieur Dubéton…
Environ 250 personnes avaient pris part mercredi à une manifestation organisée à l'initiative de la mairie et une pétition a recueilli plus de 9.000 signatures selon le maire de Cycon..."
*Note : traiter un peuple de "patate chaude", comparer son installation à l'implantation d'une "déchetterie", laisser entendre qu'ils vont à tout coups causer des "troubles à l'ordre public".. ne tombent-t-il pas sous le coup d'insultes racistes et d'incitation à la haine raciale ? N'est-ce pas justiciable ? Rappelons que les rroms ont été génocidés en 40 à l'égal des juifs (lien avec le clip vidéo). D'autre part, plus grave, en lisant ceci, on est pris, même non violent, d'un désir irrépressible d'aller en découdre hard avec les scénaristes de cette sinistre galéjade -car il doit y avoir comme d'hab 3 mâles dominants et le fan club qui suit-... ce que doivent éprouver aussi les rroms... si bien qu'ensuite on se plaindra d'une violence en réalité engendrée par ceux qui, par de tels propos, en ont fait le lit. Il est toutefois possible que l'outrance même de ces propos, ces menaces à peine voilées.. visent tout simplement à leur faire peur de sorte qu'ils préfèrent d'eux mêmes le bord de l'autoroute à cette fosse de lapidation.
APPEL AUX 3450 CYCONAIS QUI NE SE SONT PAS RENDUS A LA MANIF. DÉSOLIDARISEZ-VOUS DE CES CICONNAIS-LA*, POUR L'HONNEUR DE CICON !! QUI NE DIT MOT CONSENT ET CE SONT CEUX-LA, MÊME MINORITAIRES QUE L'HISTOIRE RETIENDRA DE CICON (lien).
*Note : cela a été fait, quelques braves se sont rendus à la manif pour tenter de discuter -très soft, très aimables- de ça de là avec les défilants.. Sans trop de succès, quoique.. ?
vendredi 7 septembre 2012
Désopilant ! Roms et délinquance, le point de vue d'un avocat. "Comment faut-il vous appeler?"
[A partir d'un article de Me Eolas envoyé par Nelly Uzan (actualité du droit, lien.) ]
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"Roms, l'unique objet de mon ressentiment
Le Gouvernement a donc décidé, pour des
motifs d’opportunité politique assez évidents de mettre en œuvre une
politique d’expulsion, au sens premier du terme, "pousser dehors" à
l'encontre des "Roms" étrangers vivant en France.
Tout d'abord, qu’est-ce qu’être Rom ? Roms ne veut pas dire roumain et ni "gens du voyage" !! Le mot vient de Rrom, en romani (l’orthographe a été amputée d’une lettre) qui signifie "homme" (féminin : Roma ; pluriel : Romané). Il s’agit d’un peuple parti, semble-t-il (la transmission de la culture étant orale chez les Roms, il n’existe pas de source historique fiable, mais tant la langue romani parlée par les Roms que la génétique confirment l’origine géographique indienne) du Nord de l’Inde (Région du Sindh, dans l’actuel Pakistan, et du Penjab pakistanais et indien) aux alentours de l’an 1000 après Jésus-Christ sans doute pour fuir la société brahmanique qui les rejetait comme intouchables (c’est donc une vieille tradition pour eux que d’être regardés de travers par leur voisin).
Et si on s'occupait un peu des rroms pour détourner l'attention? |
Brice, pote à Taikedine (Karachi). |
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Sur Brice et les roms, ne ratez pas le sketch "La chèvre", dialogues imaginés -quoique..- entre Sarko et Calderon au sujet de Florence Cassez 'lien' ou "Ma che, pourquoi va-t-on au cinéma Luna?"
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"Roms, l'unique objet de mon ressentiment
ou tous les chemins mènent aux roms
Tout d'abord, qu’est-ce qu’être Rom ? Roms ne veut pas dire roumain et ni "gens du voyage" !! Le mot vient de Rrom, en romani (l’orthographe a été amputée d’une lettre) qui signifie "homme" (féminin : Roma ; pluriel : Romané). Il s’agit d’un peuple parti, semble-t-il (la transmission de la culture étant orale chez les Roms, il n’existe pas de source historique fiable, mais tant la langue romani parlée par les Roms que la génétique confirment l’origine géographique indienne) du Nord de l’Inde (Région du Sindh, dans l’actuel Pakistan, et du Penjab pakistanais et indien) aux alentours de l’an 1000 après Jésus-Christ sans doute pour fuir la société brahmanique qui les rejetait comme intouchables (c’est donc une vieille tradition pour eux que d’être regardés de travers par leur voisin).
Ils sont arrivés en Europe via la
Turquie au XIVe siècle, suivant les invasions des Tatars et de Tamerlan,
et s’installèrent dans l’Empire byzantin (qui les appelle Ατσίγγανος , Atsinganos,
"non touchés", du nom d’une secte pré-islamique disparue dont les
zélotes refusaient le contact physique ; quand les Roms arrivèrent, les
byzantins les prirent
pour des membres de cette secte), ce qui donnera tsigane, Zigeuner en allemand et Zingaro en italien. Ceci explique que leur foyer "historique" se situe dans
les actuelles Turquie, Roumanie, Bulgarie, pays qui comprennent les trois
principales populations de Roms, et dans les Balkans (ex-Yougoslavie).
Outre des professions liées au spectacle ambulant, les Roms étaient ferronniers et chaudronniers, Γύφτοs, Gyftos, ce qui donnera Gypsies en anglais, Gitano
en espagnol, et Gitan et Égyptien en Français (dans Notre Dame de
Paris, la Recluse appelle Esmeralda "Égyptienne" ; et Scapin appelle
Zerbinette "crue d’Égypte").
Le roi
de Bohême (actuelle république Tchèque) leur accordera au XVe siècle un
passeport facilitant leur circulation en Europe, d’où leur nom de
Bohémiens. De même, le Pape leur accordera sa protection (Benoît XVI est
donc une fois de plus un grand conservateur.) Leur arrivée en France
(qui
leur fit très bon accueil) est attestée à Paris en 1427 par le Journal d’un Bourgeois de Paris — C’est d’ailleurs à cette époque que se
situe l’action du roman de Hugo Notre Dame de Paris.
Un cas unique. Comment faut-il vous appeler ?
Un cas unique. Comment faut-il vous appeler ?
Pour en finir avec les différents noms qu’on leur donne, Romanichel vient du romani Romani Çel, "groupe d’hommes", Manouche semble venir du sanskrit manusha, "homme" (Rrom en romani), et Sinti semble venir du Sind, la rivière qui a donné son nom à la province du Sindh dont sont originaires les Roms. Sinti et Manouche désignent la même population rom établie dans les pays germanophones et presque intégralement exterminés lors de la Seconde guerre mondiale. C’est pourquoi le mot Tsigane, évoquant l’allemand Zigeuner et le Z tatoué sur les prisonniers roms est considéré comme blessant aujourd’hui [ndlr, surtout avec un z ! l'ignorant -souvenirs sans doute de Gorki qui l'emploie sans aucune péjorativité au contraire- j'ai titré ce blog "tziganes", ce qui à présent ne peut plus être modifié.- Ce n'est pas l'un des moindres paradoxe que les tous les noms même littéraires attribués aux roms deviennent tous à un moment ou à un autre péjoratifs voire insultants lorsqu'ils ne l'étaient pas au départ, et cela varie historiquement selon que des génocideurs en ont adopté un plutôt qu'un autre, ex romanichels, bohémiens, manouches que je croyais péjoratifs.. si bien qu'au cours d'interviews, on est d'emblée amené à demander "comment faut-il vous appeler ?" un cas absolument unique qui révèle bien le degré absolu du racisme qu'ils subissent -certains refusent le terme rom, réducteur, les "gitans" du midi notamment.-]
Il
convient ici de rappeler que les Roms ont été, aux côtés des Juifs, les
cibles prioritaires de la politique d’extermination nazie. Le nombre de victimes du génocide, que les Roms appellent Samudaripen (meurtre collectif total), se situe aux alentours de 500 000, avec pour les Sinti allemands entre 90 et 95% de morts.
Ces mots peuvent être utilisés
indifféremment pour désigner les Roms, encore que les siècles
d’installation dans des pays différents ont fait apparaître des
différences culturelles profondes. Même la langue romani n’est plus un
dénominateur commun puisque les Roms d’Espagne et du sud de la France,
les Gitans, parlent le kalo, un sabir mâtiné d’espagnol depuis qu’une loi espagnole punissait de la mutilation de la langue le fait de parler romani (les espagnols ont un atavisme profond avec les langues, mais c’est un autre sujet).
En 1971 s’est tenu à Londres le Congrès
de l’Union Rom Internationale (IRU) qui a adopté le terme de "Rom" pour
désigner toutes les populations du peuple rom, d’où l’usage de ce terme
dans ce billet (ce que les gitans refusent, eux se disent kalé).
Le mot rom ne vient donc absolument pas de Roumanie, ni de Rome, bien
que ce peuple se soit installé en Roumanie et auparavant dans l’Empire
romain d’Orient. Je ne doute pas
que des lecteurs plus érudits que moi apporteront de précieuses
précisions ou le cas échéant, rectifications.
Les Gens du voyage sont-ils des Roms ? Non. Le nomadisme n’est pas une tradition chez les Roms mais une nécessité historique. Aujourd’hui, entre 2 et 4% des Roms sont du voyage, c’est-à-dire nomades. Et beaucoup de gens du voyage ne sont pas roms, comme les Yéniches, que l’on prend souvent pour des roms [ndlr, ce point est discutable car souvent eux se disent tels, ou juifs (lien).] Les forains sont aussi nomades du fait de leur profession et pour la plupart ne sont pas Roms. Et si demain, il vous prenait la fantaisie de tailler la route, vous deviendriez aussitôt Gens du Voyage, sans pour autant devenir Rom (sauf aux yeux des lecteurs du Figaro).
Un abus de langage est apparu du fait que la Constitution française interdit toute distinction sur une base ethnique. Le terme de Gens du Voyage est donc pudiquement employé aux lieu et place de Rom. Or ce ne sont pas des synonymes.
Ce qui d’emblée montre que le problème
des occupations illégales de terrains, publics ou privé par des Roms
ne vient pas uniquement du fait que la loi Besson (pas Éric, non, celui
qui est resté de gauche, Louis)
du 5 juillet 2000, qui oblige les communes de plus de 5000 habitants à
prévoir des aires d’accueil est allègrement ignorée par la majorité des
maires. Quand un Rom viole la loi, c’est mal. Quand l’État fait de même, c’est la France. La majorité des Roms en France sont français, et leur famille l’est même depuis plusieurs siècles. Les
Roms ont de tout temps adopté le style de vie des pays où ils se sont
installés, jusqu’à la religion (ils sont catholiques en France,
protestants en Allemagne, musulmans en Turquie et dans les Balkans), et
il ne viendrait pas à l’idée d’un Rom de donner à ses enfants un prénom
qui ne soit pas du pays où il nait (lire les prénoms des enfants d’une
famille rom permet parfois de retracer leur pérégrination ; exemple :
Dragan, Mikos, Giuseppe, Jean-Pierre). Cela ne les empêche pas de
garder vivace la tradition rom, à commencer par la langue romani, et
l’importance primordiale de la famille élargie (la solidarité, y compris avec les non roms, n’est pas
un vain mot chez eux). Il est d’ailleurs parfaitement possible
qu’un de vos collègues de travail ou vous même soyiez Rom sans que vous ne le sachiez (lien). Naturellement, ces Roms ne sont pas
personnellement menacés par la politique actuelle* même s’il est
probable qu’ils la vivent assez mal.
En Roumanie |
Les Roms étrangers sont donc quant à eux des migrants qui veulent une maison qui ne bouge pas et habitent des habitations de fortune, triste résurgence des bidonvilles. Ils viennent de pays -leur propres pays- qui ont toujours refusé leur intégration en en faisant des parias. Même si l’intégration à l’UE de ces pays a conduit à un changement total de politique, les états d’esprit, eux n’ont pas changé, et le rejet répond hélas souvent au rejet. Certains Roms se sont sédentarisés et tant bien que mal intégrés, comme les Kalderashs (du roumain Căldăraşi, chaudronniers, habiles travailleurs du métal, en particulier du cuivre) ; d’autres, comme les nomades, forment une société fermée et hostile aux gadjé — aux non-Roms. La plupart des Roms de Roumanie qui viennent en France sont des kalderashs et non des nomades, fuyant la misère et le rejet dont ils font l’objet dans leur pays. Donc, pas des gens du voyage.
Les roms des Balkans (ils sont nombreux en Serbie et au Kosovo) fuient eux aussi la misère, même si certains demandent l’asile (très peu l’obtiennent) prétendant faire l’objet de persécutions. Il faut reconnaître que lors de la guerre du Kosovo en 1999, des Roms ont été recrutés par les troupes serbes pour se livrer à des opérations militaires de nature à intéresser le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), et se sont acquittés de cette tâche avec un zèle qui n’a pas laissé de très bons souvenirs auprès des populations kosovares (j’entends par là : albanais du Kosovo).
Des Roms, des stats et de la bière nom de Dieu
Une question se pose et je ne tiens pas
à l’éluder : celle des Roms et de la délinquance. Le lien est certain,
les chiffres ne mentent pas. Partout
en Europe, les Roms sont bien plus victimes de la délinquance que les
autres populations. Destructions de biens, agressions racistes, sur
lesquelles les autorités ferment bien volontiers les yeux, d’autant plus
que les Roms, on se demande pourquoi, ont développé à leur encontre une
certaine méfiance.. quand ce ne sont pas des pogroms. Sans
compter les crimes contre l’humanité subis par ce peuple, que ce soit le
génocide nazi ou la réduction en esclavage en Valachie et en Moldavie
—oui, des esclaves en Europe— jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.
Ce n’est pas une boutade, c’est une réalité : la délinquance, les Roms en sont d’abord victimes. On a déjà vu que même en France, État de droit imparfait mais État de droit, l’État ne respecte pas la loi Besson. Vous verrez dans la suite qu’au moment où je vous parle, il fait encore pire à leur encontre puisque la politique d’expulsion mise en œuvre est illégale. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les juges administratifs. L’Union européenne l’a remarqué. Le Conseil de l’Europe l’a remarqué. L’ONU l’a remarqué. Le Pape l’a remarqué. L’UMP n’a rien remarqué.
Un ministre de l'intérieur avec quelques casseroles "statisticien" au pied levé
Mais n’esquivons pas la question de la délinquance de Roms. De Roms, pas DES Roms. Elle existe, c’est indéniable, ne serait-ce du fait qu’aucun groupe humain n’est épargné. Est-elle plus élevée que dans les autres groupes sociaux ? C’est probable.
Évacuons rapidement une question : l’occupation sans droit ni titres de terrains publics ou privés n'est pas de la délinquance puisqu’au pire (occupation d’un terrain public), ces faits sont punis d’une contravention de grande voirie.
Les causes premières de la délinquance, au-delà du mécanisme intime et personnel du passage à l’acte, qui fonde la personnalisation de la peine, sont la pauvreté (liée au chômage ou à la précarité de l’emploi ; un CDD est aussi rare dans une audience correctionnelle que la vérité dans la bouche d’Éric Besson), l’exclusion (qu’entraîne mécaniquement le fait d’être sans-papier, notamment), le faible niveau d’instruction dont ils ne sons pas responsables mais le système (lien) qui empêche d’accéder aux professions rémunératrices, outre le fait que la délinquance concerne surtout des populations jeunes (le premier enfant a un effet remarquable sur la récidive qui diminue de beaucoup).
Vous avez remarqué ? Je ne viens pas de vous dresser un portrait du jeune versaillais. Plutôt celui du jeune Rom des terrains vagues. Ou du jeune des cités, soit dit en passant pour la prochaine fois où on tapera sur eux. À vous de voir avec votre conscience si vous voulez y ajouter une composante génétique.
Parce qu’aucune statistique n’existe sur la délinquance des Roms. Aucune. Tout simplement parce que ce serait interdit : Rom est une origine ethnique et la loi prohibe la constitution de fichier sur des bases ethniques ou raciales — suite à un précédent quelque peu fâcheux. Donc quand le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux prétend présenter des statistiques de la délinquance des Roms pour justifier la politique du Gouvernement, il ment ou il transgresse -on dit "il viole"- sa propre loi, et dans tous les cas il nous prend pour des pommes.
Le ministre de l’intérieur (voir vidéo!) connu pour quelques "relations" doteuses -je laisse la coquille- a cru devoir présenter publiquement (sur RTL) le 25 août des statistiques fondées sur "une étude des services de police", non sur l’origine ethnique, interdite, mais sur la nationalité du délinquant, roumaine en l’occurrence. Mes lecteurs ayant suivi jusqu’ici ont déjà compris l’inanité de l’affirmation. Rom ne veut pas dire Roumain et le ministre joue ici sur la ressemblance des termes et l’inculture de son auditoire. Mes lecteurs sachant faire la différence entre un mot sanskrit et un mot latin, je ne m’attarderai pas sur ce stratagème grossier qui ne trompera que qui veut être trompé.
Les policiers ne sont pas des sociologues mais
des fonctionnaires en charge de la sécurité
De plus, les services de police, même si on leur fait perdre un temps précieux depuis des années à collectionner des statistiques inutiles hormis à la communication gouvernementale, ne sont pas un service de statistique. La méthode de récolement des données n’a rien de scientifique et n’a jamais eu la prétention de l’être. Elle repose sur les délits constatés ou dénoncés, ayant donné lieu à élucidation. Donc préalablement à enquête! [ndlr, ce qui veut dire que sont comptabilisés les suspects arrêtés même s'il n'y a eu aucune charge retenue ensuite contre eux. Qui dira que vous avez les mêmes "chances" si l'on peut dire, d'être "vérifié" quant à votre identité dans le métro ou "suspecté" si vous ressemblez au gus de gauche ou à celui de droite ? A Manitas de Plata ou à Kevin Kosner, mm? Et hop, dans les stat ! les stat que Brice-pote-à-Taikedine va "dévoiler" devant les coméras -je laisse la coquille- de tévé, l'air hypocritement ennuyé.. mais que voulez-vous, les chiffres sont les chiffres.]
Et hop, dans les stat, ploum ploum ! |
Or la distribution des effectifs et des moyens (limités, et de plus en plus du fait de ce même gouvernement) dépend pour l’essentiel des directives données par ce même Gouvernement. Je m’explique. S'il estime que l’opinion publique qu’il confond trop volontiers avec le peuple souverain est particulièrement remontée contre les vols à la tire (les pickpockets) ou à l’arraché (une variante un peu plus bourrin) dans les transports en commun, le ministre de l’intérieur va demander aux forces de police de mettre la pression contre cette délinquance, le commissaire va redistribuer ses effectifs qui préalablement luttaient contre les violences aux personnes sur les voleurs du métro. Mécaniquement, le nombre d’interpellation pour des faits de violence va baisser. Les policiers interviendront toujours lors d’une bagarre, mais n’arrêteront personne pour des faits de violences légères puisque leur mission est de surveiller les voleurs à la tire. Un délit constaté de moins = baisse de la statistique correspondante sans que la réalité n’ait changé en quoi que ce soit. En revanche, plus de voleurs à la tire seront arrêtés (car la police reste plutôt efficace dans son boulot). Augmentation de la statistique sans lien avec l’évolution de la réalité. Voilà la méthodologie qui préside à la confection de ces "statistiques"!
C’est pourquoi le ministre peut proclamer des chiffres aussi aberrants et sans hélas faire tiquer qui que ce soit qu’une augmentation de 138 % en un an de la délinquance roumaine sans que personne ne fasse le lien avec une autre donnée.. qui indique que 13,65% des auteurs de ces vols seraient roumains (sous-entendu : Roms). C’est-à-dire que 13,65% des délinquants seraient responsables d’une augmentation de 138% des délits. Qui a dit que les Roms étaient des feignants ?
Il existe aussi une délinquance roumaine non-rom assez active, exemple l’escroquerie aux "Yes-card" -de fausses carte de crédit-. Des Roumains achètent ainsi des vêtements de marque et des parfums qu'ils vont revendre à Bucarest. Des Roumains mais pas des Roms. Sauf dans les statistiques de M. Hortefeux.
Un autre volet sera centré sur le droit des étrangers et portera sur les mesures actuelles d’expulsion pour lesquelles le Gouvernement use selon les cas de deux méthodes : soit violer la loi, soit se payer votre tête. Et fort cher."
* Ndlr. Ce point me semble discutable : tous les roms sont en fait menacés, il n'est que de voir le racisme à leur encontre; les roms étrangers ne sont que le haut de l'iceberg.
jeudi 6 septembre 2012
jeudi 2 août 2012
Ceux de Metz !
Les Roms de Metz (lien avec l'historique du samudaripen (la shoah des rroms)
31 juillet 2012
Le comité d’accueil et de soutien des familles
Roms de Metz a, le 30 juillet dernier rencontré des responsables de la
préfecture et de la mairie dans l’espoir de trouver des solutions à long
terme pour des familles menacées d’évacuation forcée de leurs actuels
abris. Réponses mitigées…
Ni expulsion immédiate, ni solution pour les Roms de Metz
Alerté par une information faisant état du démantèlement imminent du
campement de Roms dans le quartier messin des Sablons, le comité
d’accueil et de soutien s’est mobilisé ce lundi
31 juillet 2012 pour obtenir des solutions d’hébergement d’urgence. Une
quarantaine de personnes occupent depuis mars 2012 un terrain insalubre
appartenant à RFF et les mesures d’expulsion décidées par le tribunal
administratif de Strasbourg le 3 juillet dernier risquent de se
concrétiser. A la préfecture de Région, les militants ont obtenu une
brève entrevue avec Edith Esnou, responsable du bureau de la Sécurité
intérieure qui a contesté l’imminence du recours aux forces de
l’ordre. Modérément rassurés, les militants ont demandé qu’aucune
l’expulsion ne soit décidée avant que les ministères du Logement, de
l’Intérieur et du Travail, tous saisis, n’aient instruit le dossier.
Une délégation a également été reçue en mairie durant une heure trente
sans qu’aucune proposition de relogement n’ait été formulée.
Didier
Pardonnet, (!) directeur de cabinet de Dominique Gros, a réitéré la promesse
de veiller à la scolarisation des enfants en septembre prochain et
évoqué la possibilité d’une table ronde à l’échelle de Metz Métropole.
La question du relogement des familles venue de Roumanie n’a donc pas
avancé d’un pouce. La simple mise à disposition d’un terrain salubre
paraissant insurmontable, les enfants et leurs parents restent condamnés
à l’insalubrité d’un bidonville urbain en lisière de voie ferrée.
Différée pour une durée indéterminée, l’expulsion ne résoudrait en rien
un problème d’hébergement latent depuis trois ans.
D'après Pascale Braun
Délicate hypocrisie : tu as un logement
insalubre (mais un toit tout de même que tu as réussi à construire avec
rien), on te jette à la rue.. et on le détruit au bull.. par
"humanisme"!
jeudi 1 septembre 2011
9 mois après*.. Espérance de vie des roms. Et un tramway affrété pour les "évacuer", cela ne vous rappelle rien?
Un cadre local de la RATP
aurait pris la décision d'affréter mercredi une rame de tramway de la
ligne T1 en Seine-Saint-Denis pour la mettre à la disposition de la
police afin d' "évacuer" un camp de Roms à Saint Denis, (France B et par France Info.)
Notons que le mot "évacuer" est impropre et même ici à contre sens
voire en opposition de sens : on évacue pour les protéger des gens dont
la maison est inondée ou qui risquent un tsunami. Ici, c'est l'inverse,
on met à la rue des gens qui avaient réussi à se créer un toit, si
pauvre soit-il, que l'on démolit au bull pour qu'ils n'y reviennent pas.
Ils en construiront un autre.
Une centaine de personnes est montée sous escorte policière dans
cette rame en direction de la gare de RER de Noisy, une action qui a
été très mal acceptée en interne à la Régie des transports, d'autant
que des enfants, qui ne parlent pas français ! auraient été séparés de
leurs parents, d'après les déclarations d'un membre de Médecin du
monde. Souvenirs... Sud RATP a interpellé Pierre Mongin, le PDG de
l'entreprise (..) La direction de la RATP affirme que toute cette opération a été organisé localement d'une
manière très informelle, la préfecture n'ayant notifié aucune
réquisition. Mais elle n'a pas condamné clairement cette initiative.
Claude Guéant ministre de l’Intérieur, a déclaré : "Je ne suis pas au courant. (!) Ce qui compte, c’est de savoir ce que l’on fait à l’égard de ce qui est illégal".
Ça veut dire quoi ? La préfecture confirme qu'il n’y a pas eu de
réquisition par le préfet et précise savoureusement qu'il a "fallu gérer
un trouble à l’ordre public comme lorsque l’on prend en charge des
supporteurs turbulents." Oui, coco, sauf que ce n'étaient pas des
supporteurs turbulents mais des familles chassées manu militari du
pauvre lieu qu'ils s'étaient aménagés après avoir fui un pays où leur
espérance de vie est, selon entre autre "Médecins du Monde" (Jean Claude
Guiraud) inférieure de 10,5% à celle des non-rroms (lien 1). Un autre lien confirmant ce chiffre (lien 2). Un autre (lien 3). Un autre encore (lien 4). Ou avec les adresses :
________________________
* Un silence de 9 mois ! C'est le temps qu'il 'a fallu pour régler -presque, il reste encore des bouts de "placenta" à expulser car le travail a été laborieux-.. quelques "affaires" villageoises...
... burlesques (voir vidéo précédente) mais perso -enfin pas tout à
fait- incommensurablement moins graves que le génocide rrom bien sûr
mais qui ont nécessité pas mal d'énergie et généré une bonne petite
dépression m'empêchant de suivre l'actu comme il l'eût fallu (voir "la politique, un art de matador, lien). Mes excuses à mes lecteurs, nombreux.
________________________
* Un silence de 9 mois ! C'est le temps qu'il 'a fallu pour régler -presque, il reste encore des bouts de "placenta" à expulser car le travail a été laborieux-.. quelques "affaires" villageoises...
jeudi 4 novembre 2010
Encore une expulsion de roms ce jeudi 4 novembre
Cliquer sur "Génocide" pour accéder directement au corps du blog.
lundi 4 octobre 2010
Préambule, le samudaripen (2)
Cet article et cet autre (lien) constituent une partie de l'introduction de celui-ci (lien), le corps du blog
qui, trop long, a dû être découpé en 13, qui le suivent, sauf ces
deux-ci qui le précèdent. Il double donc en partie l'article-corps et
pour cela est marqué (2).
EN RÉSUME, LE SAMUDARIPEN, DES CHIFFRES QUI VARIENT D'UN FACTEUR 5 !
On estime parfois à 500.000, certaines sources donnent 1 million ! ou 195 800 ! selon un récent wiki (lien) le nombre de tsiganes d’Europe victimes du génocide sous le nazisme, un chiffre qui, en proportion, est équivalent ou supérieur à celui du génocide juif. Force est d'avouer que nous n'en savons rien ! ce qui plus que tout pose question (lien). Dans la majorité des pays, le sort réservé au Roms fut semblable ou pire que celui des juifs (dans les camps, les nazis ne voulurent jamais s'en servir même de main d’œuvre si bien qu'il n'y a pratiquement pas eu de survivants, ce qui explique aussi l' "oubli" du samudaripen, et un seul grand parent rom suffisait pour être rom -pour les juifs, il fallait un parent et même en ce cas, il y avait "débat"-!) : massacre par des unités de la SS en URSS, extermination dans les camps de la mort pour les Roms et Sintis d’Allemagne (dans leur la quasi totalité), d’Autriche et de Pologne, etc. Selon la sociologue Claire Auzias, à l'échelle du racisme, ce sont les rroms qui remportent le peu enviable record d'obtenir un score maximum. Même des gens en principe humanistes militants, par rapport à eux, nuancent voire s'allient -soft- à la sinistre houle: à eux, rien n'est pardonné (lien avec "Une histoire politiquement incorrecte".)
Un cas particulièrement pervers
Le camp de Terezin comportait une zone totalement séparée qui leur était réservée, figurant une sorte de "village" pimpant avec même des pots de fleur aux fenêtres...
où au départ ils furent bien traités, nourriture, musique, travaux peu pénibles... on leur fournit même des cartes postales du camp pour envoyer à leur famille... (!)
Et après que tous furent venus les rejoindre, on les gaza en une journée jusqu'au dernier. Le racisme des nazis à leur encontre était tel qu'ils ne voulurent même pas les "sélectionner" pour des travaux épuisants comme ils le faisaient pour les juifs.
Sources: Hancock, "Roma Slavery"..."The Pariah Syndrome" in "Patrin"
Claire Auziaz "Samudaripen, le génocide des tsiganes", Editions L’esprit Frappeur, Paris 1999
Claire Auziaz "Samudaripen, le génocide des tsiganes", Editions L’esprit Frappeur, Paris 1999
Article de Hoboctb n°10 - décembre 2002. Contact: HOBOCTb C/o CESL - BP 121 - 25014 Besançon cedex. E-mail: helenelarrive@gmail.com (l'autre adresse ne marche pas.)
Cité par Joseph Varéa, que je remercie ici, ainsi qu'Anic Darnault pour son tableau ("l'oeil"). ___________________________________________________
Le début de l'histoire, à partir d'une grève de la faim et des expulsions par Koko. MAIS JE NE SUIS PAS UNE SPECIALISTE
Hélène Larrivé http://larrive.blogspot.com
A St Ambroix, dans les Cévennes où j' ''occupe'' depuis 2 mois le
parvis de la mairie après une grève de la faim (voir le blog désopilant,
mais oui ! http://grevedelafaim2.blogspot.com) -je vois ainsi vivre un village avec tout ce qui est habituellement inaperçu lorsqu'on ne fait que passer...
à St Ambroix donc, sont arrivés depuis peu des "roms"
traditionnellement vêtus, que l'on dit "délinquants" (!).. "reçus" avec
plus ou moins de bonheur, d'où ce blog sur leur histoire, à "intégrer"
dans le journal de mon "occupation" devenu un véritable "dazibao
virtuel" en trois blogs : http://aujourlejour2.blogspot.com
http://aujourlejour4.blogspot.com http://aujourlejour5.blogspot.com
http://aujourlejour4.blogspot.com http://aujourlejour5.blogspot.com
Ces
"Chroniques d'un village occitan de juin à août 2010 ou "une femme de
trop" feront peut-être un jour les délices d'un Leroy-Ladurie du 23ème
siècle.
(Message post daté, "blogspot" fait ce qu'il veut.)
(Message post daté, "blogspot" fait ce qu'il veut.)
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LES ROMS, HISTOIRE D'UN GENOCIDE
Le samudaripen* est le génocide des roms: 20
à 50 % en Europe ont été exterminés pendant la seconde guerre, ce qui
fait du samudaripen un ethnocide comparable à celui des juifs. Qui ignore la Shoah ? Et qui connait le Samudaripen ?
*Meurtre total en romani- (littéralement "tout tuer", sa=tout; moudarel=meurtre), on dit aussi "pharrajimos".
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Nous sommes tous réfugiés et issus de peuples divers... et c'est bien ainsi !
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Bref chapeau d'introduction sur les 700 000 roms de Hongrie, pays des magyars.
Bref chapeau d'introduction sur les 700 000 roms de Hongrie, pays des magyars.
Pour échapper à l'esclavage en Roumanie, ils arrivent au 13ème en Hongrie, pays-refuge des barbares nomades magyars [qui occupaient l'Europe centrale et au 9ème furent chassés vers l'ouest par les turcs petchenègues.] La majorité des roms dite Romungros -romhongrois- est hongrophone. Les Olahs, valaques venus plus tard, au 19ème parlent le romani d'origine, et une faible proportion, les Beaashs, usent d'un roumain antique. Leurs
conditions de vie sont telles que leur longévité est inférieure de 13
ans à celle des non roms. Certains actuellement regrettent le régime communiste
(lien) et une vidéo antiromiste -le mot n'existe pas- a récemment été
autorisée sous prétexte de liberté d'expression [le clip associe l'image
des roms à celle de moustiques posés sur le bras d'un "héros" grimaçant
qui en écrase un d'un coup sec, visage immédiatement soulagé.]
Sources: Jean-François Berger, Bernath Gabor, Andras Biro, dissident hongrois, voir références en fin de blog.
De l'Inde jusqu'à "chez nous", le périple des roms...
qui ne sont pas -tous- des "roumains" !!
(même si 40 à 70% des roms d'Europe vivent dans les Balkans)
(même si 40 à 70% des roms d'Europe vivent dans les Balkans)
Un périple de 25 à 22 siècles (!) selon les sources et les "vagues",
avec un "arrêt" de 6 siècles -pour certains- en Roumanie où ils furent
retenus esclaves, et dans ce que nous appelons à présent les Balkans,
d'où leur forte proportion dans ces pays.
________________________________________________________________Je ne suis pas spécialiste !
Note préalable : n'étant pas spécialiste de la question -ou depuis peu !- j'ai effectué une recherche assez sommaire à partir de textes, du net et surtout d'interviews, qui parfois, souvent, se contredisent -surtout quant aux chiffres-.. réécrits ou résumés si nécessaire; et s'il m'arrive de prendre position -sans certitude absolue-, le plus souvent je laisse les oppositions pendantes -et même les répétitions- afin de donner une vue -survolée- la plus diverse possible. Ce blog est donc davantage une chronique documentée qu'un essai. Si ce n'est évidemment qu'il vise à apporter une pierre ou disons un caillou à la défense d'hommes et de femmes, actuellement et, on le découvre de plus en plus au fur et à mesure, depuis toujours indignement traités, comme aucun autre ne le fut, y compris le peuple juif. Une défense qui n'est pas leur mais nôtre, celle de tous, parfois même perso (lien), car nous avons tous subi à un moment un autre, mais divisé par un facteur mille ou plus grand encore, le racisme ou l'ostracisme, l'exclusion. Comme noir, arabe, femme, du Midi, d'ailleurs, juif, non juif etc.. Merci de tout cœur -mais réellement il n'y a PAS DE QUOI !- à tous ceux -souvent roms- qui m'ont envoyés des messages.. de remerciements. Non, il n'y a pas de quoi, mais j'en suis infiniment touchée ! Hélène Larrivé
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samedi 2 octobre 2010
Onze siècles d'oppression
Note : cet article, découpé était initialement l'introduction de celui-ci (lien)
l'article-base -trop long, il n'était plus manipulable et a été découpé
en 13 qui le suivent -et donc le doublent en partie, marqués (2) sauf
celui-ci qui le précède et cet autre (lien), faisant également parti de l'introduction, .
ONZE SIÈCLES D’OPPRESSION
Ces derniers temps, les médias ont régulièrement traité des immigrés Roms de Roumanie, bien souvent dans une veine raciste ou misérabiliste. Voici dans les grandes lignes l’histoire de ce peuple, comme les indiens et les kurdes, génocidé dans le silence général... et jusqu'en 1864, réduit en esclavage tout à fait légalement en Roumanie : une exception historique.
Abolition de l'esclavage, les va et vient de l'Histoire, des déclarations aux lois et des lois aux faits.
Dès 1315, Louis X proclame que le sol de France affranchit quiconque y pose le pied.
En 1526 Charles Quint, après l'avoir autorisé pour les Amérindiens, l'interdit.
En
1794, la Convention l'abolit. 1802, il est rétabli par Napoléon.
(Toussaint Louverture est vaincu mais Haïti devient indépendante.)
Et en 1848 (Schoelcher) il est définitivement aboli. Mais ni les noirs ni les roms n'en bénéficient.
C'est en 1863, pendant la guerre de sécession que Lincoln l'abolit dans tous
les Etats-Unis, (mais l'interdiction ne sera inscrite dans la
Constitution qu'après la victoire du Nord en déc 65.) Les Roms devront
encore attendre la brève prise de pouvoir de Mihaïl Kogalniceanu le
"Lincoln" roumain* en 1864. Ils sont donc le dernier peuple à avoir été officiellement libéré [car même non légal, l'esclavage existe toujours en Afrique, Amérique latine, Inde etc..]
Sources http://communisme.wordpress.com, wikipédia bien sûr, plus ma mémoire -déficiente-.
*Voir plus loin.
Roms, tsiganes, bohémiens, manouches, sintis... une question de vocabulaire..
Les trois zones de départ, le Penjab -le pays des 5 rivières-; le Rajasthan -celui des guerriers rajpoutes, en partie désertique- ; et le Sind -un autre nom pour désigner l'Indus, le fleuve qui a donné son nom à l'Inde.- Ces zones sont actuellement en partie au Pakistan dont le Sind est une des trois provinces.
Le désert du Thar, des plaines
fertiles, le cœur de l'Inde historique, c'est le Rajasthan et ses
guerriers rajpoutes, rempart du pays depuis le 6ème
siècle contre l'envahisseur musulman perse, arabe et turc -Tamerlan-,
le pays des roms. Formé au départ de conquérants huns ou /et scythes
ensuite assimilés par les brahmanes à des "kshatryas", -la plus haute
caste après la leur- en raison de leur lutte héroïque contre l'islam.
C'est un pays-frontière mystérieux qui dément le cliché de l'Inde des
castes fermée sur elle-même, qui a assimilé depuis le 3ème siècle des peuples très divers qui se sont incontestablement reliés : asiates, noirs et blancs.
Ossètes (à gauche) descendants des scythes, et pachtoune, (à droite) |
Les scythes, peuple semi nomade particulièrement habile au travail des métaux (de l'or notamment), inventeur d'arcs, de sagaies et de flèches redoutables, qui occupait toute l'Asie de l'Oural à la mer noire durant des siècles- repoussés par les huns au 3ème siècle avant JC, appelés par les grecs "skytaï" (=>tsiganes?) ont pour descendants les ossètes -en haut à gauche- qui préfèrent le terme d'"alains". Les grecs les décrivent comme des "barbares" blonds habiles à la guerre et aux armes, éleveurs de chevaux et cavaliers remarquables. L'ossète s'apparente clairement au sanskrit et Girard de Rialle estime qu'il y a une parenté entre certains mots scythes et sanskrits. De même, la langue des pachtounes -au Pakistan et en Afghanistan tout proches- de type indien dérive de la langue originelle de l'Inde donc de celle des roms. Il est probable que le Rajasthan fut un melting pot d'adivasis noirs -les premiers habitants de l'Inde actuellement quasiment génocidés (lien)- de pachtounes, de huns puis de scythes, peuples racines des rajasthanis et des roms.
vendredi 1 octobre 2010
"Lock" 101. C'est le nom de LA circulaire qui fera date...
Source : tziganes.centerblog.net Hélène Larrivé
"Télégramme du 20 juillet 2010, circulaire IOCK 1016329 du 24 juin 2010:
''300 campements ou implantations illicites devront être évacuées d'ici trois mois... en priorité ceux des roms... Les préfets s'assureront d'une opération importante par semaine (démantèlement, évacuation, reconduite à la frontière) concernant en priorité les roms...''
[Ils ont des quotas ? Qu'est-ce qu'un campement illicite ? Lorsque
malgré la loi, une commune de plus de 5000 habitants ne dispose pas
d'un terrain pour les voyageurs, qui est en tort? Celle-ci ou ceux qui à défaut campent où ils peuvent?] (souligné par moi.)
La Roumanie où on les renvoie...
Un avocat roubaisien plein d'humour ("La voix du Nord") a reconduit à la frontière sous contrôle d'huissier deux
clients roms qui avaient reçu une ordonnance de quitter le
territoire... ils sont restés en Belgique quelques minutes et sont
rentrés par le même chemin. Va pour 3 mois! La loi est quelque chose de
formidable. A suivre. [Coût d'une reconduite -manu militari- : 20 970 €/ personne, estimation de Me Eolas -hôtellerie, billets d'avion, de car, salaires... au fait, à qui cela rapporte?
Un frère/cousin voyagiste? A voir.] Cet avocat roubaisien nous a donc
fait économiser 42 000 €, espérons qu'on lui en sera reconnaissant en
haut lieu.
jeudi 30 septembre 2010
Préambule: Nancy Bernad
Tout d'abord, Nancy Bernad, une femme d'un immense courage dont on n'a pratiquement jamais parlé avant mercredi, date à laquelle elle a été hospitalisée,
en grève de la faim depuis le 13 septembre pour protester contre la
circulaire IOCK1016329 (ordre d'expulsion des camps de roms en
priorité!) Il faudrait à présent la relayer. Du point de vue
médiatique ce serait pareil. Elle se met en danger -c'est extrêmement
dur, et même effroyable voir plus loin- et son héroïsme risque de lui
coûter de graves séquelles. Le progrès de Lyon (lien).
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